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NOTES

gères qu’ils ont employées tous deux. Par exemple à cette époque il circulait une foule de petits discours érotiques où l’on faisait l’éloge de l’amour et où l’on invitait la jeunesse à aimer, comme le discours de Lysias dans le Phèdre. On a cru voir des vestiges de compositions semblables dans le Banquet de Platon et dans celui de Xénophon, VIII, 32, 34. On a été jusqu’à trouver l’indication d’un écrit pareil de Pausanias, dans la phrase de Xénophon : Παυσάνιάς γε ὁ Ἀγαθῶνος τοῦ ποιητοῦ ἐραστὴς, ἀπολογούμενος ὑπὲρ τῶν ἀκρασίᾳ συγκυλινδουμένων ἔφηκεν ὡς, etc. D’ailleurs on sait qu’en général Platon ne se fait pas scrupule d’emprunter, mais il emprunte en homme de génie qui se sert de tout et transforme tout. C’est ce que n’a pas vu Athénée, liv. XI, qui, par une exagération ridicule, prétend qu’il n’y a rien de nouveau dans Platon. Sans doute il imitait beaucoup. Sur le témoignage , il est vrai très-suspect, du plus insensé de ses détracteurs, Athénée, ibid., Théopompe de Chios assure que les dialogues de Platon ne sont que des compilations. Timon (Aul.-Gell., III, 17) veut que le Timée de Platon ait eu pour base un vieil écrit de Timée. Si c’est celui que nous possédons encore, le lecteur peut juger de la différence des deux ouvrages, de la manière d’imiter de Platon, et de la valeur du reproche de Timon.