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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/92

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A peine nos voisins s’en aperçoivent-ils[1].


Ensuite, l’enfant est remis aux mains, non d’une femme, d’une nourrice de peu de valeur, mais des plus vertueux eunuques de la cour, qui, entre autres soins dont ils sont chargés, ont celui de former et de façonner ses membres, afin qu’il ait la taille la plus belle possible ; et cet emploi leur attire [121e] une haute considération. Quand l’enfant a sept ans, on le met entre les mains des écuyers, et on commence à le mener à la chasse ; à quatorze, il passe entre les mains de ceux qu’on appelle précepteurs du roi. Ce sont les quatre hommes de Perse qui ont la plus grande renommée de mérite ; ils sont dans la vigueur de l’âge : l’un passe pour le plus savant ; l’autre, pour le plus juste ; le troisième, pour le plus sage : et le quatrième, pour le [122a] plus vaillant. Le premier lui enseigne les mystères de la sagesse de Zoroastre, fils d’Oromaze, c’est-à-dire, la religion ; il lui enseigne aussi tout ce qui se rapporte aux devoirs d’un roi. Le juste lui apprend à dire toujours la vérité, fût-ce contre lui-même. Le sage l’instruit à ne se laisser jamais vaincre par ses passions, et, par-là, à se

  1. On ne sait quel est ce poète. Le Scholiaste dit qu’on attribue ce vers à Platon le comique.