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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/93

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maintenir toujours libre et vraiment roi, en se gouvernant d’abord lui-même. Le vaillant l’exerce à être intrépide et sans peur, car, dès qu’il craint, il est esclave. Mais toi, Alcibiade, [122b] Périclès t’a donné pour précepteur celui de ses esclaves que sa vieillesse rendait incapable de tout autre emploi, Zopire le Thrace. Je te rapporterais ici toute la suite de l’éducation de tes adversaires, si cela n’était pas trop long, et si ce que j’ai dit ne suffisait pour en faire voir les conséquences. Quant à ta naissance, Alcibiade, à ton éducation, et à celle d’aucun autre Athénien, personne ne s’en met en peine, à vrai dire, à moins que tu n’aies un ami qui s’en occupe. Veux-tu faire attention aux richesses, [122c] à la somptuosité, à l’élégance des Perses, à la magnificence de leurs habits, à la recherche de leurs parfums, à la foule d’esclaves qui les accompagnent, enfin à tous les détails de leur luxe ? tu auras honte de toi-même, en te voyant si au-dessous. Veux-tu jeter les yeux sur la tempérance des Lacédémoniens, sur leur modestie, leur facilité, leur douceur, leur magnanimité, leur bon ordre en toutes choses, leur valeur, leur fermeté, leur patience, leur noble émulation, et leur amour pour la gloire ? dans toutes ces grandes qualités, tu ne te trouveras qu’un enfant [122d] auprès d’eux. Veux-tu, par hasard, qu’on prenne garde aux ri-