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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/932

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que Meiners et Heindorf (Gorgias) rejettent, et que Boëckt admet, lequel passage se combine parfaitement bien avec un morceau de Néarque le péripatéticien , dans Athénée, l. IV, sur une maxime d’Eurythéos le pythagoricien, relativement à l’incarcération de l’âme dans le corps. Il est curieux de rapprocher de tous ces passages celui du Cratyle, où Platon attribue cette doctrine à Orphée. Voilà donc une même doctrine, qui du temps de Platon était rapportée également et aux pythagoriciens et aux anciens théologiens , dont le représentant était Orphée, ὁ θεολόγος. On ne s’en étonnera pas si l’on songe aux rapports du pythagorisme et des mystères orphiques; et on ne sera pas tenté de nier ces rapports, si on prend en considération les raisons suivantes : 1° l’identité de race des populations de la Thrace et de la Thessalie, où l’on place le berceau des mystères orphiques, et de celles des colonies de la grande Grèce, où se répandit la philosophie de Pythagore, populations également doriennes. 2° L’identité du langage. Orphée parlait le dialecte dorien, qui était celui de Pythagore, et que Pythagore regardait cornme supérieur à tous les autres, à ce que dit Jamblique (Vie de Pythagore), dialecte obscur ( Porphyre, Vie de Pythagore, p. 87, ed. Kiessling), et merveilleusement propre aux mystères et au symbolisme. 3° La tradition généralement adop-