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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/934

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science ; les autres qui ne connaissaient que la lettre de la vérité sans ses développemens scientifiques. » Voyez le même, p. 80, sur la vraie science. Ce sont là probablement les deux classes de disciples appelés les uns πυθαγόρειοι, les autres πυθαγορισταὶ, Jamblique, p. 165. Si l’on admet ceci, on sera porté à ne voir dans la métempsycose, comme nous l’avons avancé dans l’argument du Phédon, qu’une forme symbolique de l’incorruptibilité du principe intellectuel et de la perpétuelle mutabilité de ses formes. Tel est aussi l’avis de Henri Ritter ( Geschichte der pythagorischen Philosophie, 1826, pag. 218).

Il est donc certain que ce morceau du Ménon est totalement pythagoricien, et un peu orphique, comme celui du Phèdre. Mais la différence de manière, et le progrès de l’esprit de Platon, est sensible de l’un à l’autre. Dans le Phèdre, le principe de l’immortalité de l’âme, le dogme de la métempsycose, et celui de la réminiscence, sont mêlés ensemble, sans que les rapports précis qui les unissent soient indiqués. Au contraire ici ces trois points sont liés ensemble et déduits l’un de l’autre. La réminiscence résulte de l’état antérieur de l’âme, et des connaissances acquises par elle dans ses vies précédentes ; ces vies précédentes, les métempsycoses, résultent de l’immortalité de l’âme, qui ne cesse pas d’être parce que ses formes lui échappent.