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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/35

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employer avec une propriété parfaite les dénominations naturelles des choses. N’es-tu pas de cet avis ?

HERMOGÈNE.

Sans doute, je conçois que si les dieux donnent des noms, ils doivent les donner justes. Mais quels sont ceux que tu veux dire ?

SOCRATE.

Ne sais-tu pas qu’en parlant de ce fleuve de Troie qui a un combat singulier avec Vulcain, Homère dit:

Ce fleuve que les dieux appellent Xanthe, et les hommes Scamandre[1].

HERMOGÈNE.

Oui.

SOCRATE.

Eh bien, ne trouves-tu pas que c’est une chose importante de savoir en quoi il y a plus de justesse et de propriété à appeler le fleuve Xanthe qu’à l’appeler Scamandre ? Ou prends encore, si tu veux, ce qu’il dit de cet oiseau que

Les dieux appellent Chalcis, et les hommes Cymindis[2].

N’est-ce rien de savoir en quoi le nom de Chalcis

  1. Iliad. XX, 74.
  2. Iliad. XIV, 291. On croit que c'est une chouette.