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Page:Platon - Œuvres complètes, Les Belles Lettres, tome XIII, 2.djvu/271

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NOTICE

Thrasymaque, comme Théramène le fut de Prodicos. L’histoire et la tradition littéraire s’accordent, semble-t-il, pour ranger Clitophon à la fois parmi les politiciens et les rhéteurs, et pour le situer dans un parti qui, intellectuellement et politiquement, s’opposait à l’enseignement socratique.

III

L’AUTHENTICITÉ

L’antiquité ne paraît avoir jamais mis en doute l’authenticité de Clitophon. Thrasylle place le dialogue en tête de la huitième tétralogie et le fait suivre de la République, du Timée et du Critias[1]. Aristophane ne l’a point introduit dans son catalogue, mais très probablement cet écrit existait déjà vers le milieu du iiie siècle et passait pour platonicien. Plutarque rapporte, en effet, un texte de Chrysippe où le stoïcien contredit une des exhortations socratiques rapportées par Clitophon[2].


Clitophon et la
critique moderne.

Quand, au cours du xixe siècle, on fit passer au crible d’un rigoureux examen les dialogues de Platon, celui dont nous parlons fut écarté aussitôt comme apocryphe. Schleiermacher, le premier, tenait pour invraisemblable que Platon eut dirigé contre Socrate une attaque aussi violente, sans donner ensuite la contrepartie[3]. Le plus grand nombre des critiques du xixe siècle lui firent écho[4]. De nos jours,

  1. Diog. Laërce, III, 60.
  2. Plutarque, de Stoic. repugn. 14. 1039 d (Von Arnim, Stoic. fragm. III, 761). Cf. Clitophon, 408 a.
  3. Platoübers. II, 3, Einl.
  4. Citons spécialement : Boeckh, Comment. in Plat. qui fertur Minoëm, Halle, 1806, p. 11, 33. Plus tard, Boeckh est moins affirmatif et reconnaît que Clitophon pourrait être un fragment inachevé de Platon (Index Lectionum der Universität Berlin, 1840, p. 7). — Ast, Platons Leben und Schriften, p. 500. — Socher, Über Platons Leben und Schriften, 1820, p. 154-159. — Hermann, Gesch. und Syst. der platon. Phil., 1839, p. 426. — Susemihl, Übersetz. von Platons Werken, V, p. 507 et suiv.Bertini, Saggio sul Clitofonte,