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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/18

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ix
AVERTISSEMENT.


qu’elle offre encore d’incomplet. Sans doute il eût été bon, comme d’excellents esprits en ont exprimé la pensée, qu’outre le résumé partiel qu’elle offre à l’occasion sur chaque point de doctrine, elle présentât un exposé général et méthodique du système de Plotin, ainsi qu’une discussion approfondie et une appréciation définitive de ce système ; il eut été bon aussi d’ajouter aux indications que nous avons données sur les sources où a puisé le père de la philosophie néoplatonicienne, et sur les écrivains qui se sont inspirés de ses écrits, des recherches sur les doctrines analogues qui ont pu se produire soit en Orient, soit en Occident, de montrer, par exemple, les rapports que peut avoir le Néoplatonisme avec le Soufisme de la Perse, le Brahmanisme de l’Inde et le Bouddhisme du Thibet, ainsi qu’avec les systèmes modernes de Jordano Bruno, de Spinosa, de Schelling. Mais, outre que nous n’eussions guère pu, comme nous l’avons dit ailleurs[1] que refaire en cela, et moins bien peut-être, ce qui a déjà été exécuté avec succès dans plusieurs ouvrages récents, dont l’un a mérité la sanction de l’autorité la plus compétente, celle de l’Académie des Sciences morales[2], nous eussions risqué, en formulant un jugement anticipé ou des opinions systématiques, de diminuer la foi en notre fidélité de traducteur et de rendre notre impartialité suspecte ; en outre, nous nous serions mis dans la nécessité de retarder indéfiniment, par des recherches en partie nouvelles pour nous, une publication déjà tant de fois ajournée. À l’âge où nous sommes, nous avons dû nous hâter et dire avec le fabuliste :


Quittons le long espoir et les vastes pensées.

Toutefois, nous persistons à croire que, bien que plus modeste, notre œuvre, telle que nous l’avons conçue et exécutée, peut encore être utile. En mettant à la portée du plus grand nombre des lecteurs des écrits qui n’étaient jusqu’ici accessibles qu’à une très-petite minorité de savants privilégiés, nous aurons secondé pour

  1. Préface, t. I, p. XX.
  2. L’Histoire de l’École d’Alexandrie de M. Vacherot. On pourra en outre consulter, pour ce qui concerne le Soufisme, les travaux de Tholuck (Sufismus, sive Theosophia Persarum pantheistica, Berlin, 1831) et de M. Garcin de Tassy (Poésie philosophique et religieuse chez les Persans, Paris, 1857) ; pour le Brahmanisme, les recherches de Colebrooke ; pour le Bouddhisme, celles de MM. Burnouf et Barthélemy Saint-Hilaire ; pour J. Bruno, l’ouvrage de Bartholmess ; pour Spinosa, les travaux de M. Saisset ; et pour Schelling, la dissertation de G.-G. Gerlach, intitulée : De differentia quæ inter Plotini et Schellingii doctrinas de numine summo intercedit, Wittemberg, 1811.