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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/235

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SIXIÈME ENNÉADE.


et dans ce cas distinguerons-nous plusieurs manières d’être utile ou nuisible ? — Diviserons-nous également les propriétés des corps d’après la différence de leurs effets ou bien d’après leur caractère soit utile, soit nuisible, puisque ce caractère est une propriété de la qualité ? Sans doute : car être utile ou nuisible semble être le propre de la qualité et de la chose qualifiée. Sinon, nous aurons à chercher une autre division.

Il faut examiner comment la chose qualifiée par une qualité peut se rapporter à la qualité : car la chose qualifiée et la qualité n’appartiennent pas à un genre commun. Si l’homme qui est capable de combattre au pugilat se rapporte à la qualité, pourquoi n’en est-il pas de même de l’homme actif, et de l’activité, par conséquent ? Il ne faut donc pas rapporter à la relation l’activité et la passivité, si l’homme actif est une chose qualifiée. Il semble préférable de rapporter l’homme actif à la qualité s’il est actif en vertu d’une puissance : car la puissance est une qualité ; mais, si la puissance est essentielle, en tant qu’elle est puissance, elle n’est plus un relatif ni même une chose qualifiée. L’actif n’est point dans le cas du plus : car le plus n’existe, en tant que plus, que relativement au moins[1], tandis que l’actif est tel par lui-même. — Mais, dira-t-on, l’actif, en tant qu’il est tel, est une chose qualifiée ; en même temps, en tant qu’il peut agir sur une autre chose et qu’il est ainsi appelé actif, il est un relatif. — Dans ce cas, pourquoi l’homme capable de combattre au pugilat et l’art du pugilat lui-même ne sont-ils pas des relatifs ? Car l’art du pugilat implique un rapport ; toutes les connaissances qu’il donne sont relatives à une autre chose. Quant aux autres arts, ou du moins, quant à la plupart des autres arts, on peut dire après examen : en tant qu’ils donnent à l’âme une disposition, ce sont des qualités ; en tant qu’ils agissent,

  1. Voy. ci-dessus p. 163.