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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/307

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LIVRE TROISIÈME.
DES GENRES DE L’ÊTRE, III.

I. Nous avons traité de l’essence intelligible ; nous avons dit ce qu’elle nous paraît être et comment on doit la concevoir pour être d’accord avec la doctrine de Platon. Il nous faut maintenant traiter de l’autre nature [de l’essence sensible][1] : nous aurons à rechercher s’il convient d’établir ici les mêmes genres que pour l’essence intelligible, ou d’en admettre un plus grand nombre et d’en ajouter quelques-uns à ceux que nous avons déjà reconnus ; ou bien si les genres diffèrent entièrement dans l’une et dans l’autre essence, ou si quelques-uns seulement sont différents, les autres restant identiques. S’il y en a qui soient identiques dans l’une et dans l’autre essence, cela ne peut s’entendre que par analogie et par homonymie ; c’est ce qui deviendra évident quand on connaîtra bien chacune de ces essences.

Voici par quoi il nous faut commencer. Ayant à parler des choses sensibles et sachant que toutes sont contenues dans ce monde inférieur, nous devons d’abord porter nos recherches sur ce monde, y établir des divisions d’après la nature des êtres qui le composent et les distribuer en genres, comme nous ferions si nous avions à diviser la voix,

  1. Dans ce livre, Plotin expose la seconde partie de sa propre théorie, savoir, les Genres de l’être sensible. Il y commente la doctrine des Catégories d’Aristote. Pour les autres Remarques générales, Voy. les Éclaircissements sur ce livre à la fin du volume.