ce qui n’est pas dans un sujet. Si l’on ajoute que la substance ne se dit d’aucun sujet, il faut ajouter encore en tant que ce sujet est autre chose qu’elle : autrement l’homme, affirmé de tel homme, ne se trouverait pas compris dans la définition de la substance, si [en affirmant que la substance ne se dit d’aucun sujet] nous n’ajoutions : en tant que ce sujet est autre chose qu’elle. Quand je dis : Socrate est homme, c’est comme si je disais : Le blanc est blanc, et non : Le bois est blanc ; en affirmant en effet que Socrate est homme, j’affirme qu’Un certain homme est homme, que L’homme qui est dans Socrate est homme ; c’est la même chose que si je disais : Socrate est Socrate, ou : Tel animal raisonnable est animal.
Mais, objectera-t-on peut-être, la propriété de la substance ne consiste pas à n’être pas dans un sujet : car la différence [bipède, par exemple] est aussi une des choses qui ne sont pas dans un sujet[1]. — Si l’on considère bipède comme une partie de la substance, on est forcé de reconnaître que bipède n’est pas dans un sujet ; si l’on n’entend pas par bipède telle substance, mais la propriété d’être bipède, alors on ne parle plus d’une substance, mais d’une qualité, et bipède sera dans un sujet. — Mais le temps et le lieu ne paraissent pas être dans un sujet. — Si l’on définit le temps « la mesure du mouvement[2], » ou le temps sera
- ↑ « La différence aussi est une des choses qui ne sont pas dans un sujet : ainsi, terrestre, bipède, se disent de l’homme comme sujet, et cependant ne sont pas dans un sujet : car le bipède, le terrestre n’est pas dans l’homme. » (Aristote, ibid. ; trad. fr., p. 67.)
- ↑ Sur ce point, Voy. Enn. III, liv. VII, § 8 ; t. II, p. 191-195.
point dans un sujet. Ainsi la substance première [Socrate] n’est pas dans un sujet et ne se dit d’aucun sujet. Quant aux substances secondes [homme], il est tout aussi évident qu’elles ne sont pas dans un sujet. L’homme peut se dire d’un homme quelconque comme sujet, mais n’est pas dans ce sujet : car l’homme n’est pas dans un homme. » (Aristote, Catégories, II, ch. v ; trad. fr., p. 65.)