Aller au contenu

Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/424

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
363
LIVRE CINQUIÈME.

celui-là seul peut les contempler. Ces dieux [dit le poëte], prenant mille aspects divers, parcourent les cités[1]. Mais c’est vers le Dieu suprême que se tournent toutes les cités ainsi que toute la terre et tout le Ciel : car c’est par lui et en lui que l’univers subsiste. C’est également de lui que tiennent leur existence les êtres véritables ; c’est à lui que tous sont suspendus, jusque l’Âme et à la Vie universelle ; c’est enfin à son unité infinie qu’ils viennent tous aboutir, unité qui est infinie précisément parce qu’elle n’a pas d’étendue[2].


  1. Il y a dans le texte : παντοῖοι τελέθοντες ἐπιστρωφῶσι τάς πόλεις (pantoioi telethontes epistrôphôsi tas poleis). C’est la reproduction du vers 486 du chant XVII de l’Odyssée :

    παντοῖοι τελέθοντες ἐπιστρωφῶσι πόληας (pantoioi telethontes epistrôphôsi polêas.)

    Voici la traduction complète de ce passage d’Homère :

    Les dieux eux-mêmes, sous les traits d’étrangers,
    Prenant mille aspects divers, parcourent les cités
    Pour connaître la justice des hommes ou leur injustice. »

    Ficin traduit la phrase de Plotin d’une manière inexacte : « Sed hi quidem dii prorsus omnigeni, présentes ubique, civitates ad meliora convertunt. »

  2. Ficin traduit cette fin inexactement : « Atqui et ipsum, quod ens modo dicebam, penes magnitudinem infinitam conspirat in unum. »