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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/665

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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS

sommes le principe qui raisonne et contemple : car nous et l’âme, nous ne faisons qu’une seule et même chose. »

Le P. Thomassin a exposé quelques-unes des idées fondamentales de ce livre dans ses Dogmata theologica, comme on peut le voir par les notes (p. 452-453, 470, 472).


LIVRE HUITIÈME.
DE LA VOLONTÉ ET DE LA LIBERTÉ DE L’UN.

Ce livre est le trente-neuvième dans l’ordre chronologique.

Le paragraphe 15 a été traduit par M. Barthélemy Saint-Hilaire : De l’École d’Alexandrie, p. 290.

C’est dans ce livre que Plotin expose les plus hautes théories de sa Métaphysique. Il emprunte peu de choses à Platon, quoiqu’il fasse allusion à plusieurs passages de ses dialogues que nous avons indiqués dans les notes (République, p. 603, 507 ; Phédon, p. 504 ; Timée, p. 525, 531-532 ; Lois, p. 527; Cratyle, p. 529). C’est Aristote qu’il prend surtout pour guide. C’est à lui qu’il emprunte les définitions qu’il donne de la liberté et de la volonté telles qu’elles sont dans l’âme humaine, comme on peut le reconnaître facilement en rapprochant du texte de notre auteur les passages que nous avons cités de la Grande-Morale (p. 496-497), de la Morale à Nicomaque (p. 492-502), de la Morale à Eudème (p. 493-495) et du Traité de l’Âme (p. 497-498). Puis, avec lui, il s’élève à la conception de la Liberté en Dieu, liberté qui ne consiste pas à agir arbitrairement, mais à aimer le bien et à le réaliser. Pénétrant ensuite dans la profondeur même de la nature divine, il l’analyse dans son essence, dans son acte et dans son existence, comme le fait Aristote dans le livre XII de sa Métaphysique. Mais ici encore Plotin veut s’élever au-dessus du point où s’est arrêté son prédécesseur. Rappelant et dépassant tout à la fois la définition qu’Aristote avait donnée de l’action divine, il ne la fait plus consister comme lui dans la pensée ou l’intellection, νόησις (noêsis), mais dans une supra-intellection éternelle, ὑπερνόησις (hupernoêsis) (Voy. p. 525-527 et les notes). Enfin, rétablissant entre le monde et Dieu le lien