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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/712

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SAINT BASILE.
LETTRE SUR LA VIE MONASTIQUE[1].

Il faut nous efforcer d’avoir l’esprit en repos. « Quand l’œil promène continuellement son regard autour de lui, qu’il le porte d’un côté et de l’autre, qu’il l’élève ou l’abaisse, il ne peut voir clairement son objet ; il faut qu’il le fixe sur cet objet pour en avoir une perception nette. De même, s’il est distrait par les mille soucis du monde, l’esprit humain ne saurait avoir une intuition claire de la vérité. » Si l’on n’est pas encore engagé dans les liens du mariage, on est troublé par des passions impérieuses, des désirs effrénés, de folles amours. Si l’on est enchaîné par le mariage, on est en proie à d’autres tourments ; si l’on n’a point d’enfants, on en désire ; quand on en a, on est exposé aux soucis de la paternité ; on est obligé de veiller sur son épouse, de prendre soin de sa maison, de donner ses ordres à ses esclaves ; on éprouve des pertes dans les marchés que l’on fait ; on a des discussions avec ses voisins, ou bien des procès devant les tribunaux ; on est exposé aux hasards du commerce, aux fatigues de l’agriculture. Chaque jour qui arrive amène quelque trouble. La nuit même, on est encore agité des soucis dont on a été préoccupé pendant le jour, et l’esprit est sujet aux mêmes illusions.


PLOTIN.
DU BIEN ET DE L’UN.

« De même que, pour les autres objets, on ne saurait découvrir celui que l’on cherche si l’on pense à un autre, et que l’on ne doit rien ajouter d’étranger à l’objet que l’on pense si l’on veut s’identifier avec lui ; de même ici, il faut être bien convaincu qu’il est impossible à celui qui a dans l’âme quelque image étrangère de concevoir Dieu, tant que cette image distrait son attention. »

  1. Voy. l’Avertissement, p. 622. Nous mettons entre guillemets toutes les phrases de saint Basile et de Plotin qui se correspondent.