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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/715

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SAINT BASILE.
HEXAMÉRON.
1. Beauté de la lumière.

Dieu vit que la lumière était belle[1]. Comment pourrons-nous louer dignement la lumière, après que le Créateur lui a rendu ce témoignage qu’elle est belle ? Bien plus, notre raison s’en remet au jugement des yeux, parce qu’elle ne saurait en dire autant de la lumière qu’en dit de prime-abord le sens de la vue. « Mais si c’est la proportion des parties relativement les unes aux autres, jointe à la grâce des couleurs, qui constitue la beauté dans le corps, comment retrouver l’essence de la beauté dans la lumière, qui est simple de sa nature et composée de parties semblables ? » La lumière est belle, non parce qu’il y a proportion dans ses parties, mais parce qu’elle est douce et réjouit la vue. De même, « l’or est beau, » non parce qu’il y a proportion dans ses parties, mais seulement parce qu’il a une couleur gracieuse, qu’il séduit et charme la vue. « L’étoile du soir est la plus belle des étoiles, » non


PLOTIN.
DU BEAU.

« Est-ce comme tous le répètent, la proportion des parties les unes aux autres et relativement à l’ensemble, jointe à la grâce des couleurs, qui constitue la beauté quand elle s’adresse à la vue ? Dans ce cas, la beauté des corps en général consistant dans la symétrie et la juste proportion de leurs parties, elle ne saurait se trouver dans rien de simple… Dans le même système, les couleurs qui sont belles, comme la lumière du soleil, mais qui sont simples, et qui n’empruntent pas leur beauté à la proportion, seront exclues du domaine de la beauté. Comment l’or sera-t-il beau ?… »

…Nous ne saurions rien dire de la splendeur de la vertu, si nous

  1. Genèse, I, 4.