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Page:Poètes Moralistes de la Grèce - Garnier Frères éditeurs - Paris - 1892.djvu/165

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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

L’esprit de l’un médite l’injustice, et dans son cœur ne se maintiennent pas des pensées droites. L’esprit de l’autre ne dépend ni des maux ni des biens. L’honnête homme doit savoir supporter les uns et les autres (393-398).

Respecte tes amis, garde-toi des serments perfides, évite d’attirer la colère des immortels (399-400).

Point d’ardeur précipitée ; l’occasion, voilà ce qui vaut le mieux pour les œuvres des hommes, Souvent se hâte vers le succès un homme avide de gain et de puissance, et la divinité s’empresse de le précipiter dans quelque grande erreur ; elle n’a pas de peine à lui faire paraître bon ce qui est mauvais, nuisible ce qui est utile (401-406).

Tu étais de mes amis les plus chers, et tu as failli ; la faute n’en est pas à moi, mais à toi, à qui n’était point échue une âme raisonnable (407-408).

Tu ne pourrais, Cyrnus, laisser à tes enfants de trésor plus précieux que cette pudeur qui accompagne l’homme de bien (409-410).

Nul parmi les hommes, Cyrnus, ne vaut mieux que le compagnon qui possède à la fois le jugement et la puissance (411-412).

Jamais, en buvant, je ne me laisserai troubler, emporter par le vin, au point de proférer contre toi des paroles fâcheuses (413-414).

En vain je cherche, je ne puis trouver d’homme qui me ressemble, qui soit comme moi ami fidèle, chez qui ne se rencontre pas le dol. Mis à l’épreuve par le commerce des méchants, comme l’or par le frottement du plomb, je me trouve avoir une âme de nature meilleure (415-418).

Bien des choses que je comprends m’échappent ;