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Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 4, 1927.djvu/114

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les divisaient. C’est de ces accords que sont sorties les relations si intimes et si cordiales qui nous unissent aujourd’hui et grâce auxquelles il nous est permis de travailler à l’œuvre humanitaire de la civilisation et de la paix. Je vous remercie, monsieur le Président, d’avoir rappelé que le nom de mon père bien-aimé restera toujours associé à cette Entente et je souscris de tout mon cœur à votre éloquente définition des desseins élevés et nobles que nos deux pays poursuivent en commun. Leur réalisation sera un bienfait pour les deux nations, en même temps qu’elle constituera le legs le plus précieux que nous puissions laisser aux générations à venir. La Reine et moi, nous n’oublierons jamais la réception si cordiale qui nous a été accordée à notre arrivée et qui sera très hautement appréciée dans mon pays. Je suis heureux de penser que, pendant notre séjour, nous aurons le plaisir d’admirer et d’apprécier ce que vous venez d’appeler si justement quelques éléments de votre caractère national. Ce sont ces éléments qui ont élevé la France à un si haut degré de civilisation et de prospérité ; c’est surtout grâce à eux qu’elle occupe si dignement et si fièrement sa place dans le monde. »

Ni le Roi, ni moi, nous n’avons, dans cet échange de toasts, fait allusion à la Triple-Entente. Nous n’avons pas voulu qu’on pût nous reprocher d’opposer groupement à groupement. Nous avons évité tout ce qui aurait risqué d’éveiller les susceptibilités de la Triple-Alliance. Nous en saura-t-on gré ? Je l’ignore. Mais nous aurons donné un nouvel exemple de prudence et de modération.

Le lendemain mercredi 22 avril, au commencernent