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Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 4, 1927.djvu/121

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et la Reine au quai d’Orsay, et, à travers la rue de Constantine envahie par la foule, nous gagnons à pied, avec eux et leur suite, la gare des Invalides, où l’enthousiasme de la colonie britannique se mêle à celui de la population parisienne. C’est le départ. Les fêtes sont terminées. Les souverains prennent congé de nous, nous remercient encore avec effusion et, montés dans le train qui les attendait, envoient un dernier sourire à la ville qui les a si bien reçus. Quelques heures plus tard, avant de s’embarquer pour l’Angleterre, le Roi George V me télégraphie : « Au moment de quitter le sol français, je tiens à vous exprimer de nouveau, monsieur le Président, toute ma reconnaissance, ainsi que celle de la Reine, de l’accueil si cordial et si amical que vous nous avez accordé. Notre séjour dans votre capitale sera un de nos souvenirs les plus précieux et nous n’oublierons jamais la chaleureuse réception qui nous a été offerte. La Reine et moi, nous en sommes profondément touchés et nous vous prions de remercier les habitants de Paris de tout notre cœur. Veuillez agréer, monsieur le Président, mes vœux bien sincères pour votre bonheur et pour le maintien des relations intimes entre nos deux pays. La Reine et moi, nous vous prions de transmettre nos meilleurs souvenirs à Mme Poincaré. Signé : GEORGE, R. I. » Sans m’exagérer les conséquences diplomatiques de la visite que j’ai faite au Roi en 1913 et de celle qu’il vient de me rendre en ce mois d’avril 1914, je crois pouvoir dire qu’elles ont contribué toutes deux à fortifier l’Entente cordiale, et, dans une Europe dont l’équilibre est sans cesse menacé, ce résultat n’est point négligeable.

En ses intéressants mémoires, lord Grey of