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Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 4, 1927.djvu/140

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ministre des Affaires étrangères, et moi-même, qu’il n’épargne guère, nous sommes d’accord pour éloigner M. Doumergue du ministère et pour y rappeler M. Briand, « propre, dit-il, plus que tout autre à venir à bout du parti républicain ». J’ai, tout au contraire, le très vif désir que M. Doumergue garde la présidence. Mais à Lyon il m’a pour la première fois confié qu’il hésitait beaucoup à se présenter devant la nouvelle Chambre. Il est, comme M. Clemenceau d’ailleurs, fermement convaincu qu’il serait dangereux en ce moment de réduire la durée du service militaire, et il sent la nouvelle majorité peu disposée à la maintenir. Il se demande avec trop de modestie si un cabinet composé d’autres hommes n’aurait pas dans les luttes prochaines plus de force que le sien.

Deux représentants radicaux de l’Ain, MM. Messimy et Alexandre Bérard, viennent à l’Élysée et m’invitent à m’arrêter dans leur département lorsque, au mois d’août prochain, j’aurai terminé dans les Alpes mon voyage touristique et que je reprendrai le chemin de Paris. Je ne sais s’il me sera possible d’ajouter cette étape à toutes celles qui sont déjà projetées, mais je promets de faire ce qui dépendra de moi. Ce voyage touristique, n’est-ce pas déjà pour demain ? Le conseil général des Basses-Alpes vient de voter un crédit extraordinaire pour me recevoir à Digne. Les officiers de ma maison militaire mettent la dernière main au programme.

Mais auparavant, je dois aller en Russie et dans les pays Scandinaves ; et voici précisément que, d’après un télégramme de M. Paléologue, M. Sazonoff insiste pour que j’accepte, comme je l’ai, du reste, fait, l’invitation du Roi de Suède, à mon