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Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 4, 1927.djvu/20

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M. Jules Cambon avait dû intervenir personnellement auprès de M. Zimmermann, les 25 et 26 novembre. Il n’avait rien obtenu. Les négociations avaient été suspendues pendant quelques semaines, puis reprises en janvier 1914.

Le 22 janvier, M. Gaston Doumergue avait télégraphié à M. Jules Cambon : « MM. Sergent et Ponsot arriveront à Berlin dimanche pour reprendre dès lundi les pourparlers conformément au désir nettement manifesté par les Allemands. J’estime qu’avant toute concession nouvelle de notre part, il est essentiel de provoquer une réponse écrite et détaillée aux observations et contre-propositions que vous avez présentées et qui n’ont fait jusqu’ici l’objet que d’une simple accusé de réception. La proposition qui a servi de base à notre entretien du 14 janvier contenait des concessions très importantes, au delà desquelles nous ne saurions aller sans obtenir de l’Allemagne un effort de conciliation équivalent. »

Nos négociateurs recommencèrent donc, de très bonne foi, leurs tentatives. Quelques jours après, 27 janvier, c’était la fête de l’Empereur et, au dîner de la Chancellerie, M. Jules Cambon avait avec M. de Bethmann-Holhveg une conversation très grave8. « Est-ce que nos relations ne sont pas devenues un peu plus difficiles qu’il y a un mois ? demandait à brûle-pourpoint le chancelier. — Je ne m’en suis pas aperçu, répondait tranquillement l’ambassadeur ; mais, à dire vrai, on a pu s’étonner en France de certaines interventions allemandes. — À quoi faites-vous allusion ? — Aux préoccupations