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Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 4, 1927.djvu/63

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de l’Angleterre et de la France n’étaient pas amicales. L’Angleterre froissera des amis ici et à Lisbonne. Comment, d’ailleurs, pourrions-nous reconnaître un partage que deux nations européennes auraient opéré seules entre elles, sans tenir compte de l’acte de Berlin et du traité du 4 novembre ? Ce n’est pas mon opinion personnelle que je vous exprime, c’est celle de tout le gouvernement, qui vient encore d’en délibérer ce matin. »

Sir Francis Bertie reconnaît que la question est très sérieuse et mérite réflexion. Il me promet d’écrire aujourd’hui même à sir Ed. Grey.

Visite de M. Léon Bourgeois. Il est décidément candidat à l’Académie et aspire à la succession de Henri Poincaré. L’élection doit avoir lieu jeudi. Il sait que j’irai voter pour lui et m’en remercie. Mais, avec une philosophie souriante, il me confie qu’il n’a pas grand espoir. Il croit que certains amis personnels de M. Louis Barthou, M. Edmond Rostand, M. Pierre Loti, voulant se réserver de poser bientôt sa candidature, souhaitent que jeudi il n’y ait pas d’élu. M. Léon Bourgeois compte cependant sur les voix et sur l’appui de MM. Lavisse, Richepin et Roujon.

Visite de M. Alfred Capus. Il se présente contre M. Léon Bourgeois. Il n’ignore pas que, malgré ma vieille amitié pour lui, je donnerai cette fois mon suffrage à son concurrent. Lui aussi, il me parle avec beaucoup de sérénité ; mais il sait bien qu’il a « la veine » et que Julien finira par épouser Charlotte.


Mercredi 11 février

L’accord ne s’établit toujours pas entre les puissances sur l’opportunité