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Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 4, 1927.djvu/81

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de la session. En conseil, il soutient fermement cette opinion. M. Noulens parle dans le même sens. Il est pris une décision conforme. Reste à l’exécuter.

L’après-midi, sous ma présidence, se tient à l’Élysée le conseil supérieur de la défense nationale. Le département de la Marine, qui avait accepté de se charger, dans les grandes places maritimes, de la défense des fronts de mer, préférerait maintenant restituer cette mission au ministère de la Guerre. Conflit négatif, dont la prolongation ne laisse pas de me surprendre et dont je voudrais hâter la solution.


Lundi 9 mars

Je reçois le grand-duc Nicolas Michel, l’historien, correspondant de l’Institut de France, homme intelligent, agréable et cultivé, mais prompt aux jugements téméraires et à la médisance. Il trouve que M. Paléologue se répand trop, à Saint-Pétersbourg, dans les cercles aristocratiques et qu’il se laisse circonvenir par la grande-duchesse Wladimir, qui n’est pas bien en cour et dont les appréciations sont suspectes de malveillance. Mais lui aussi, le grand-duc, parle de l’Impératrice avec la même sévérité et, sans doute, avec la même légèreté que la grande-duchesse et il prend plaisir à multiplier les anecdotes graveleuses sur Raspoutine. Je me demande si c’est avec ces commérages qu’il compte écrire l’histoire de son pays.


Mardi 10 mars

Malgré les conseils amicaux que M. Barthou m’a dit lui avoir donnés, M. Gaston Calmette poursuit impitoyablement ses attaques contre M. Caillaux. Il réveille aujourd’hui l’affaire