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Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 4, 1927.djvu/97

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ministre de la Marine dans le cabinet de M. Doumergue, n’a pas encore suivi l’exemple de M. Caillaux. Il n’a pas abandonné son portefeuille. M. Doumergue attend sa démission jusqu’au jeudi 19 mars. Elle arrive ce jour-là, pendant que la population parisienne, indifférente à nos tracas, fête joyeusement la mi-Carême et que la reine vient à l’Élysée recevoir un bracelet des mains de Mme Poincaré.

Qui donner comme successeur à M. Monis ? Voilà bientôt quatre ans que mon confrère Émile Faguet m’a envoyé, avec une dédicace très affectueuse, son livre sur le culte de l’incompétence. Ne va-t-il pas nous reprocher, une fois de plus, un choix arbitraire ? M. Doumergue a l’heureuse inspiration de s’adresser à M. Albert Lebrun, mais le député de Meurthe-et-Moselle refuse, les heures passent, les intrigues se nouent, et, pour en finir, le Président du Conseil se rabat sur un sénateur de l’Aude, M. Gauthier, radical très orthodoxe, aimable et bien intentionné, qui a malheureusement toute une école à faire et qui aura à peine le temps de la commencer.

Les frères de M. Gaston Calmette, auxquels j’ai envoyé mes condoléances, viennent me remercier, ainsi que son beau-frère, l’avocat général Marchand, père de René Marchand, qui depuis… Il ne songeait guère alors à traduire un Livre noir.

Tous trois m’affirment, et je ne mets pas en doute leur parole, qu’il n’y avait pas dans les papiers du mort de lettres privées écrites par M. Caillaux ou par les siens et qu’il n’en aurait donc été publié aucune. En revanche, il se trouvait, dans le portefeuille du directeur du Figaro, une reproduction littérale de la note de M. Fabre et