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Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 4, 1927.djvu/96

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auxquelles je suis totalement étranger. Des journaux tels que la Guerre sociale ne se contentent pas de prendre chaleureusement, comme c’est leur droit, la défense de Mme Caillaux, ils prétendent, contre toute vérité, que j’ai été le principal instigateur de la campagne de M. Calmette. La Guerre sociale dénonce la joie que cause, dit-elle, « à la presse nationaliste et briandiste » le départ de M. Caillaux, et elle va jusqu’à écrire dans son numéro du 18 mars : « C’est à l’Élysée que chaque jour Calmette allait puiser des indications. » Mensonge infâme, que personne n’a osé soutenir, ni devant la Cour d’assises en juillet 1914, ni en 1920 devant la Haute-Cour, et dont les auteurs anonymes, après avoir induit M. Caillaux en erreur, se sont toujours dérobés.

Je suis averti qu’à la Chambre des députés quelques partisans fanatiques de M. Caillaux colportent dans les couloirs les mêmes calomnies et d’autres plus odieuses encore ou plus ridicules. C’est l’heure où M. Caillaux vient me remercier avec effusion de la confiance et de la sympathie que je lui ai montrées pendant la durée de son ministère.

Mais l’intervention gouvernementale qui s’est produite jadis dans l’affaire Rochette et dont s’est plaint dans sa note le procureur général Fabre, n’était pas seulement, paraît-il, le fait de M. Caillaux, qui avait craint le danger pour le marché financier des divulgations que l’inculpé menaçait de faire à l’audience sur les fonds de publicité distribués par certains établissements de crédit ; elle était incidemment aussi l’œuvre de M. Monis, alors Président du Conseil et ministre de la Justice, qui avait cédé à la prière de son collègue des Finances. Or, M. Monis, aujourd’hui