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Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 6, 1930.djvu/73

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offensive, prescrite tout à la fois à l’armée de Langle de Cary et à l’armée Sarrail, vient d’être engagée dans des conditions qui sont jugées favorables. C’est une nouvelle bataille de Champagne qui commence. Avec les forces concentrées sur ces deux parties du front et avec les réserves constituées, nous avons, me dit l’officier de liaison, une supériorité numérique de trois contre un. Nous possédons, en outre, une grande abondance d’artillerie lourde et d’artillerie de campagne. Le Ire et le XVIIe corps attaquent de Perthes à Beauséjour. Mais, au moment même où Joffre s’efforce de réveiller nos espoirs, nous recevons de Paléologue les informations les plus navrantes sur l’état de l’armée russe, après l’évacuation de la Prusse orientale et la retraite sur le Niémen. (Petrograd, 15 février, n° 258.)

Marcel Sembat est, à son tour, parti pour Londres, mais, déclare-t-il, comme membre du parti socialiste et non comme ministre des Travaux publics. Il a pris part, avec quelques Français, un Russe et M. Vandervelde, à un Congrès sur lequel des travaillistes germanophiles ont exercé une assez fâcheuse influence. La délégation britannique, conduite par MM. Ramsay Mac Donald et Arthur Henderson, comprenait notamment six membres de la Chambre des Communes, dont plusieurs ont tout fait, l’an dernier, pour maintenir leur pays dans la neutralité. Pour réaliser l’unanimité sur un projet de résolution, on a dû y insérer des phrases comme celle-ci : « Cette Conférence ne peut pas ignorer les causes générales profondes du conflit européen, qui est en lui-même le produit monstrueux de l’antagonisme qui déchire la société capitaliste, de la politique de conquêtes coloniales et de l’impéralisme agressif. » — « Les socialistes ne sont