Aller au contenu

Page:Poisson - Recherches sur la probabilité des jugements en matière criminelle et en matière civile, 1837.djvu/393

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en prenant = 1,2, elles deviendront ± 0,00805 ; et l’on aura

= 0,9103, = 0,0897.

Il y aurait donc à très peu près dix à parier contre un que la différence des deux rapports et tomberait entre les limites ± 0,00805 ; et quoique, abstraction faite du signe, la différence observée ± 0,0082 s’en écarte un peu, l’écart et la probabilité qu’il ne devrait pas avoir lieu, ne sont point assez considérables pour qu’on soit bien fondé a croire qu’il y ait eu quelque changement notable dans les causes.

Pendant l’année 1831, le nombre des individus jugés par les jurys s’est élevé à 7 606, et celui des condamnés à 4 098. La loi exigeait alors la majorité d’au moins huit voix contre quatre pour la condamnation ; à cette majorité, on avait donc

= 7 606, = 4 098, = 0,5388.

Excepté la majorité exigée, si les autres causes qui influent sur les jugements des jurys ont été les mêmes dans cette année que dans les précédentes, on aura la valeur du rapport en retranchant de la valeur de celle de , c’est-à-dire en retranchant 0,5388 de la fraction 0,6094, trouvée plus haut ; ce qui donne

= 0,0706.

Pour vérifier ce résultat, j’observe que depuis 1825 jusqu’à 1830, la loi prescrivait l’intervention des juges composant la cour d’assises, toutes les fois que la décision du jury était rendue à la plus petite majorité de sept voix contre cinq ; or, on trouve, dans les Comptes généraux, que pendant les cinq dernières de ces six années, cette intervention a eu lieu des nombres de fois à peu près égaux, savoir :

398,373,373,395,372,

ou, au total, dans 1 911 affaires ; mais on ne fait pas connaître le nombre des accusés auxquels ces affaires se rapportent. C’est donc au nombre des affaires jugées pendant les mêmes années, et non pas à celui des individus mis en jugement, qu’il faut comparer ce nombre