Aller au contenu

Page:Poisson - Recherches sur la probabilité des jugements en matière criminelle et en matière civile, 1837.djvu/433

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reste la même, quand on y met au lieu de . Ce sera la valeur de plus grande que l’unité, qu’il faudra prendre ; car c’est celle qui répond à la valeur de plus grande que , c’est-à-dire, à une chance de ne pas se tromper plus grande que celle de se tromper, ce qu’on doit admettre dans le cas de magistrats intègres et instruits.

(151). Le Compte général de l’administration de la justice civile, publié par le gouvernement, donne, pour le ressort de chaque cour royale, les nombres et de jugements confirmés et de jugements non confirmés, pendant les trois derniers mois de 1831, et pendant les années entières 1832 et 1833. Mais il n’y a guère que le ressort de la cour royale de Paris, dans lequel le nombre total soit assez grand pour servir isolément à la détermination de  ; nous serons donc obligés, quant à présent, de supposer, comme nous l’avons fait pour les jurés, que la chance de ne pas se tromper est sensiblement égale pour tous les juges du royaume ; ce qui permettra d’employer à la détermination de , les valeurs de et de relatives à la totalité des cours royales. Or, on a eu dans le dernier trimestre de 1831, en 1832 et en 1833, et pour la France entière

= 976, = 5 301, = 5 470 ;
= 388, = 2 405, = 2 617,

d’où l’on déduit, pour ces trois périodes,

= 0,7155, = 0,6879, = 0,6764,

Les deux derniers rapports, qui répondent à des années entières, ne diffèrent pas l’un de l’autre, d’un 70e de leur moyenne ; ce qui présente un exemple bien remarquable de la loi des grands nombres[1]. En prenant pour et les sommes des nombres relatifs aux trois périodes on aura

  1. Cette loi a été de nouveau confirmée par la valeur du rapport , qui a eu lieu en 1834, et qui s’est élevée à 0,6958, d’après le Compte relatif à cette année, que le gouvernement a publié, il y a peu de temps.