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Page:Potvin - Peter McLeod, 1937.djvu/107

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Peter McLeod

pour la trouver… Fred, v’la c’que s’est dit Peter McLeod, et v’la pourquoi il est parti…

— J’suis ben content, Jean, de c’que tu m’dis-là. Oui, j’sus ben content, et j’te cré, mon vieux. T’as deviné juste, j’connais Peter McLeod. Qu’est-ce que ça veut dire que j’avais pas pensé à ça… Mais, j’me connais, moi aussi, Jean, et tu m’connais… C’est à moi aussi de la chercher, Mary, et d’là trouver… D’abord, comme le “boss”, comme tous vous aut’s, j’ai tout de suite deviné c’qui a fait le coup… C’est Tommy Smith : c’en est pas d’autres. Celui-là, je l’attends… Ah ! j’lui dois, lui, un chien de ma chienne… J’irai l’chercher jusqu’au fond du lac Mistassini, s’il le faut…

— Quoi ! Fred, tu partiras toujours pas, toi aussi ?

— Moi, j’partirai pas ?… Tu vas voir demain matin, Jean.

— Mais à quoi ça servira, puisqu’ils sont deux là-bas… Tu sais qu’il y en a pas un qui soit plus intéressé à c’t’affaire-là que moé, eh ! ben, j’crois qu’c’est inutile que tu partes…

— Je partirai quand même, Jean, pour moi aussi, c’est une affaire d’honneur. Il faut que j’sois là-bas quand on réglera son affaire à Tommy Smith…

— Partir seul, comme ça !… Tu sais pas même où tu iras… Une tempête arrive tout d’un coup et, crac ! te voilà écarté !…

— Penses-tu que j’connais pas c’pays-là ? J’ai été déjà jusqu’à la hauteur des terres, moé. J’irai encore, s’il le faut…

Jean Gauthier connaissait l’entêtement de Fred