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Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/224

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« Je suis célibataire, disait-il, aussi la nation sera ma famille et les lois équitables seront mes enfants… »

Mais le plus célèbre dans ce genre, ce fut Bertron, Adolphe Bertron, « le candidat humain ».

Il avait fondé un journal sous ce titre, et il y insérait, en 1885, l’appel suivant adressé aux électeurs de arrondissement de la Flèche :

« Travailleurs des champs, travailleurs des villes, exprimez votre volonté : remplacez le suffrage universel de l’infortuné Ledru-Rollin par l’unique vrai suffrage universel, celui des deux sexes. Dès lors, le seul gouvernement du genre humain saura faire ce qu’il faut pour que tout soit parfait, par l’amitié, la gratuité, l’unanimité. »

Mais, hélas les électeurs restèrent insensibles aux objurgations de ce partisan de l’égalité politique des deux sexes, et le « candidat humain » fut battu à plate couture.

C’était cependant le précurseur de mon excellente amie, le Docteur Madeleine Pelletier.

L’idée du citoyen Pacault, qui se présenta aux élections de 1893, c’était la défense des journalistes. Pacault déclarait « qu’aussitôt élu, il exigerait que les journalistes fussent invités à tour de rôle à la table du Président de la République. On établirait un roulement pour cette faveur insigne… »

Malheureusement, Pacault ne fut pas nommé. La presse elle-même, la presse ingrate, se gaussa de cet ami désintéressé plutôt que de le soutenir.