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Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/262

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huissier près le Tribunal de simple polisson de Sainte-Goburge, département des Trois-Charentes, au sieur Pamphile Cochon, copie de la présente, afin qu’il n’en ignore et libellé comme suit sur la réquisition aussi impérative que justifiée de mon honorable client, Monsieur Luc Cochon, fabricant de guano comprimé et fils du précédent.

« À se voir entendre condamner comme de juste et sous les contraintes légitimes de la loi et de tout le bazar à la somme de cinq cent quarante-neuf mille onze cent cinquante-sept francs, dix-sept centimes et cinq décimes, à la requête du requérant pour avoir agi à l’égard de son fils comme un véritable Cochon qu’il est.

« Le requérant reproche à son père :

« 1o De l’avoir appelé Cochon comme lui et de n’avoir pas, avant sa naissance, fait une requête et obtenu d’un référendaire aux sceaux et pour sceaux de changer de nom à seule fin de ne pas imposer celui de Cochon à son fils, après lui avoir déjà imposé le jour — et la nuit — sans le consulter ;

« 2o De l’avoir appelé, circonstance aggravante, de son petit nom, Luc, car les trois quarts de l’humanité ayant de l’esprit à l’envers, tout le monde l’appelle de son nom retourné, ce qui fait, en l’anoblissant : le baron C… de Cochon, ce qui lui est très préjudiciable à des titres divers, nombreux et variés, sans qu’il soit besoin d’insister autrement :

« 3o De l’avoir forcé à rester célibataire et notamment de lui avoir fait manquer un mariage avec