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Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/397

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jusqu’à ce jour, M. le Ministre de l’Intérieur n’a pas voulu m’accorder la permission de visiter la moribonde et comme il y a de bien longues années que je ne me suis promené dans ses longs couloirs, je suis bien obligé de remettre cette partie descriptive, ce petit procès-verbal vécu, à la fin de mes souvenirs, si toutefois d’ici là M. Barthou juge à propos de revenir sur un refus non motivé et que je m’explique d’autant moins qu’il s’adresse à moi.

J’ai publié assez de travaux historiques, de volumes sur Paris, pour être traité avec un peu plus de courtoisie et je ne comprends rien, en vérité, au silence obstiné de M. Barthou.

Je veux croire qu’il me répondra bientôt et alors je pourrai terminer ce modeste travail.

En attendant, rappelons en deux mots les origines de la célèbre prison.


II


Sainte-Pélagie, l’aimable et peu farouche comédienne d’Antioche, qui avait lancé pas mal de bonnets par-dessus les moulins du Ve siècle — si moulins il y avait alors, ce que j’avoue humblement ignorer — était bien la bonne fille qui convenait pour présider d’abord à une maison de filles repenties, ensuite à une prison d’État, où les hommes politiques sont des philosophes qui savent prendre la vie par le bon bout.