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Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/351

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rappelle nos vieux fabliaux. Aussi, ce conte n’est-il pas autre chose qu’un fabliau, dont la traduction a été récemment publiée. Sans doute l’auteur se l’est approprié par la forme, et il a en lui, on le sent, assez de ressources, pour pouvoir dire : Je prends mon bien partout où je le trouve. Mais il a semblé à la commission qu’une des conditions essentielles du concours n’avait pas été remplie ; et elle a décidé avec regret qu’il n’y avait pas lieu d’accorder le prix à cette pièce, supérieure sous tous les rapports aux autres. L’auteur, du reste, avait lui-même signalé son emprunt, avec une bonne foi dont les écrivains de notre temps n’offrent pas toujours l’exemple ; et la Société aime à le constater au moment où elle donne au mérite de l’exécution l’éloge qui lui est dû.

La seconde pièce que la Société croit pouvoir signaler, est une traduction du conte intitulé : La Belle au bois dormant. Cette œuvre vient de plus près, et nous avons retrouvé dans la manière dont elle est rendue, le génie du dialecte Castrais, ses formes, sa vivacité, sa riche variété. Il y a des traits neufs, de piquantes observations, de fines peintures, d’heureux rapprochements. Il y a surtout de la vie, et, sous cette fiction, circule ce quelque chose, que l’âme du poète dépose dans tout ce qu’elle touche, comme un signe de sa présence, et le symbole de sa force.

Voilà, Messieurs, ce qu’a été notre concours. Que pourrions-nous maintenant ajouter ? Ce que nous aurions à vous dire de nous-mêmes, de notre organisation intérieure, de nos projets, de nos travaux accomplis, de nos espérances, n’aurait aucune opportunité. Laissez-nous cependant prendre devant vous l’engagement de ne pas faillir à notre origine, et de donner partout autour de nous, à défaut d’autre chose, l’exemple du travail. Les institutions ne vivent qu’à la condition de rester fidèles à la pensée qui les a créées. Elles ne grandissent d’une manière utile, elles ne se développent d’une manière féconde, qu’en s’ou-