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Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/352

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bliant elles-mêmes, pour être tout entières à leur but. Nous avons voulu, vous le savez, et les sympathies que nous avons rencontré, nous ont dit assez haut, que nos intentions étaient comprises, nous avons voulu créer un centre nouveau dans un pays qu’affaiblit la division, et qu’énerve l’isolement. Nous avons voulu rapprocher ce qui s’éloignait, non pas sans doute, et nous en bénissons Dieu, sous l’inspiration de la haine, mais par l’effet naturel de l’indifférence. Nous avons essayé de jeter dans des intelligences richement dotées, mais qui doutent trop facilement d’elles-mêmes, cette noble confiance aussi éloignée de la présomption, que de la timidité. Notre pays a besoin d’être connu ; nous lui avons donné une voix nouvelle pour dire au dehors ce qu’il est, ce qu’il peut être, pour raconter surtout ce qu’il a été. Nous avons compris que l’intérêt général est un puisant mobile, comme il est un but généreux. Nous l’avons pris pour inspiration ; nous l’avons assigné à notre ambition comme terme de nos efforts. Si les résultats n’ont pas répondu dans le passé à ce que nous attendions, s’il ne sont pas dans l’avenir ce que nous croyons avoir le droit d’espérer, nous vous donnerons dès aujourd’hui, Messieurs, l’explication de cette double déception. C’est que nous n’aurons pas été à la hauteur de notre tâche, c’est que nos forces auront trahi notre bonne volonté.

Et pourtant, Messieurs, les encouragements ne nous auront pas manqué. À tous les degrés de la hiérarchie administrative, dans les branches diverses avec lesquelles nous avons dû nous mettre en rapport, nous avons trouvé un accueil empressé, une protection efficace, un concours actif et dévoué. Nos membres de droit s’intéressent à nos efforts ; et celui d’entre eux qui voulut bien inaugurer notre première séance par des paroles que nous n’avons pas oubliées, n’a négligé aucune occasion ; de nous prouver qu’il appréciait notre action, et qu’il était heureux de s’y associer. Nos membres correspondants ne veulent pas rester inactifs, et nous avons d’eux des promesses que