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Page:Proudhon - La Guerre et la Paix, Tome 2, 1869.djvu/109

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qu’indépendamment des motifs de religion, de patrie, d’État, de constitution, de dynastie, précédemment allégués, il y a la raison, non point officielle, à Dieu ne plaise que les déclarations de guerre en parlent jamais, mais très-réelle, des subsistances ; qu’à ce point de vue chaque individu, membre de l’une ou de l’autre des nations en guerre, se sent menacé dans sa propriété, et devient non-seulement défendeur de soi et du sien, comme le dit Grotius, mais demandeur de la liberté et de la propriété de l’étranger ; en conséquence, que la guerre, juste des deux parts, tant qu’on la considère du point de vue politique, devient, au point de vue économique, également et réciproquement immorale. Jusqu’ici le patriotisme le plus pur, le sentiment le plus élevé de la dignité sociale, nous a paru seul inspirer la guerre ; maintenant nous allons voir s’y mêler un principe d’égoïsme, d’avarice : de là ses corruptions et ses fureurs.

Approfondissons cette thèse.