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Page:Proudhon - La Guerre et la Paix, Tome 2, 1869.djvu/139

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fait disparaître la monnaie d’argent. En dehors de cet agiotage que la loi avait le droit de punir, la dépréciation de l’or, causée par l’abondance du métal, n’eût pas plus été une cause de mal-être que ne le serait la dépréciation du sucre ou du coton, causée par une production double de ces marchandises.

g) Enfin, l’augmentation du prix des loyers et de presque tous les objets de consommation. Elle signifie que, par suite du développement du parasitisme et des entreprises improductives, de l’augmentation du personnel gouvernemental, de l’absorption de la capitale et des grandes villes, des manœuvres financières, du luxe des particuliers et celui de l’état, il ne reste pour le travailleur utile que trois quarts, tiers ou moitié de ce qu’il consommait autrefois, ce qui revient à dire que son salaire, bien que resté le même en monnaie, est diminué de 50, 60 ou 80 pour 100.


Les faits que nous signalons ici, agissant ensuite les uns sur les autres, s’aggravent pas leur action réciproque. Ainsi l’un des motifs des grands travaux entrepris par le gouvernement est de venir en aide aux classes ouvrières. L’intention est excellente : malheureusement le succès n’y saurait répondre. Il résulte en effet de tout ce que nous venons de dire, qu’en voulant par des moyens artificiels combattre le paupérisme le gouvernement ne fait qu’aggraver le paupérisme : il n’y a pas d’issue pour lui à ce cercle. Les capitalistes mettent ensuite le comble à la misère. Quand le pays ne leur offre plus de placement ils émigrent : ils vont au dehors porter leur industrie et avec elle la misère.

Une fois que, par le défaut d’équilibre dans la répartition, le paupérisme a atteint la classe travailleuse, il ne tarde pas à s’étendre partout, en remontant des conditions