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Page:Proudhon - La Guerre et la Paix, Tome 2, 1869.djvu/194

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tion. C’est pour cela qu’il appuie en ce moment, à son risque et en dépit de la prudence impériale, le système de l’unité italienne. La démocratie française, actuellement représentée par deux ou trois journaux et cinq ou six députés, donne ce gage à la démocratie italienne, contre les intérêts militaires du pays. Elle tient avant tout à éliminer de la Péninsule la papauté, l’empire et ses feudataires le roi de Naples et le duc de Toscane, qu’elle considère tous également comme représentants du droit divin. Elle aime mieux avoir à compter avec une puissance de premier ordre de plus, s’exposer à une grande ingratitude que de laisser, par la fédération italienne, une chance au retour de l’ancien système. Certes, la démocratie française fait preuve ici de magnanimité. Il se peut qu’elle se trompe dans ses calculs, faits en gros, de routine, et sur une appréciation superficielle des choses : la passion est mauvaise conseillère. Quant aux intentions, il n’y a pas à s’y méprendre. La révolution, au dedans et au dehors, au besoin l’incorporation, c’est pour la démocratie française, qu’elle le sache ou l’ignore, l’extinction du paupérisme. Question de subsistance : cas de guerre.