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Page:Proudhon - La Guerre et la Paix, Tome 2, 1869.djvu/287

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CHAPITRE IV


DERNIÈRES OBJECTIONS DU MILITARISME.


Nous savons enfin que penser de la guerre ; nous pouvons nous flatter de la connaître à fond. La théorie et la pratique, le noumène et le phénomène, le principe et la fin, la cause et les prétextes, la règle et l’abus, le bien et le mal, les grandeurs et les misères, les créations et les ruines, le progrès et le recul, les contradictions et la raison : nous avons tout dit. Nous savons que la guerre a été nécessaire, d’une nécessité de justice, à l’éducation du genre humain ; les principes et les faits ont été d’accord pour nous l’apprendre. Nous savons aussi, avec une certitude théorique égale, appuyée d’un commencement de réalisation, que nous touchons à un moment de l’histoire où la guerre, ayant épuisé son mouvement, doit quitter la scène, à peine pour l’humanité d’une rétrogradation funeste. Le résultat définitif étant ainsi en faveur du droit, nous pouvons, après tant de conflits et tant de maux, être fiers de notre passé, et nous affirmer nous-mêmes comme l’incarnation de la justice divine, qui se manifeste également par les arrêts de la guerre et par les créations de la paix.