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Page:Proudhon - La Guerre et la Paix, Tome 2, 1869.djvu/315

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conscience, l’acte qui en définitive et malgré l’influence impure qui s’y mêle, nous honore le plus devant la création et devant l’Éternel.


Idée de la guerre. — L’idée de la guerre est égale à sa phénoménalité. C’est une de ces idées qui dès le premier instant de leur apparition remplissent l’entendement, qui s’accusent, pour ainsi dire, en toute intuition, en tout sentiment, et qu’en raison de leur universalité la logique nomme catégories. La guerre, en effet, une et trine comme Dieu, est la réunion en une seule nature de ces trois radicaux : la force, principe de mouvement et de vie, que l’on retrouvé dans les idées de cause, d’âme, de volonté, de liberté, d’esprit ; l’antagonisme, action-réaction, loi universelle du monde, et comme la force une des douze catégories de Kant ; la justice, faculté souveraine de l’âme, principe de notre raison pratique, et qui se manifeste d’ans la nature par l’équilibre.


Objet de la guerre. — Si de la phénoménalité et de l’idée de la guerre, nous passons à son objet, elle ne perdra rien de notre admiration. Le but de la guerre, son rôle dans l’humanité, c’est de donner le branle à toutes les facultés humaines, par là de créer au centre et au-dessus de ces facultés le droit, de l’universaliser, et, à l’aide de cette universalisation du droit, de définir et de lancer la société.

Mais qu’est-ce que le droit ?

C’est ici que la guerre, sublime en ses manifestations, universelle en son idée, juridique et par conséquent providentielle en sa mission, va nous émerveiller encore davantage par la certitude, et, qu’on me passe le terme, par le positivisme de son enseignement.


Définition et réalité de la justice, d’près la