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Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/111

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aisance les lourds marteaux de fonte que vous auriez peine à déplacer…

À cinq heures et demi, c’était le rassemblement. Les trois engagés en basanes et en bourgerons, une vingtaine d’anciens, étaient rangés dans la cour. Le « margis » de semaine faisait l’appel, un papier à la main, et désignait les corvées…

De tout l’arsenal, montait le murmure de la vie qui s’éveillait peu à peu, qui grandissait en même temps que le jour. Une fourragère passait dans la boue de l’avenue militaire… Les élèves-clairons du 25e entamèrent leur musique rauque, là-bas, sur le polygone. Tout ce frémissement s’élevait, s’étalait, emplissait l’espace léger, l’atmosphère fluide de l’hiver…

— Les jeunes soldats, au manège, pour la reprise… disait le maréchal des logis.

Dans les écuries où ils se rendirent, les trois soldats cherchèrent leurs chevaux, tandis que le garde d’écurie, tout en remuant ses litières, admonestait les bêtes qui commençaient à remuer dans leurs stalles :

— Holà ! Tabarin ! Holà ! Pacha ! Tu vas voir ce qui va te tomber sur le poil !…