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Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/156

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IV

Vers la fin du mois, Maurice commença de suivre le peloton d’instruction des élèves-brigadiers. Ceux-ci formaient un petit groupe d’une dizaine d’hommes, tous plus âgés que Maurice, qui était parmi eux le seul engagé volontaire. Les autres étaient d’anciens sous-officiers de l’armée métropolitaine qui avaient rendu leurs galons pour avoir l’honneur de se dire coloniaux. On imagine sans peine ce que pouvait devenir Maurice, jeté dans un tel milieu où toute concession aux idées modernes eût été mal jugée et peu comprise. C’était, si l’on pardonne ce mot barbare, le militarisme intégral qu’apprenait le jeune homme. Pour une âme éprise de logique, amoureuse d’absolu comme la sienne, il ne pouvait point y avoir de meilleure école.

Mais les débuts furent assez durs, et Maurice l’éprouva le lendemain de son arrivée au peloton. Comme le sous-officier passait l’inspection de la tenue de ses hommes, il punit notre