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Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/18

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chrétienne et le dogme catholique, telle leur apparaît la condition première du salut ; telle sera donc la première note de la génération qui veut le salut de la France.

La seconde sera la note militaire ; car, sans la force, point de salut pour une nation menacée ; c’est précisément d’avoir, le premier et plus haut que qui que ce soit donné cette note qui constitue l’originalité d’Ernest Psichari et de son livre « l’Appel des Armes ».

À la face des hommes qui venaient de traîner dans la boue l’armée française et ses chefs, qui, au nom d’un faux humanitarisme, s’étaient déclarés, en dépit de tous les risques, pacifistes et prêts à désarmer la France, il sut découvrir et il osa célébrer « la mystique du métier militaire ». Si l’expression ne lui appartient pas en propre, — d’autres, à commencer par Péguy, l’ont employée aussi ; du moins fut-il, de cette mystique, le théoricien puissant et vivant. Au rebours des écrivains allemands qui la proclamaient eux aussi, il n’y mêla nul élément d’inhumaine violence, ni de farouche barbarie. Sa mystique de l’armée demeure humaine et chrétienne. Il comprit et il fit comprendre la grandeur de la servitude militaire. Il osa comparer le soldat au prêtre et proclamer les affinités profondes de ces deux épouvantails