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Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/181

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il put le faire sans qu’un mot original, qui vint de son âme à lui, effleurât ses lèvres… Une phrase fit lever les yeux de Maurice : « … le sabre et le goupillon… », parce qu’il aimait que l’on procédât par images.

Admirable avertissement, si l’on y pense, que l’accouplement de ces deux mots, et comme l’on comprend bien que l’expression de M. Vincent ait arrêté Maurice un instant sur la pente de sa rêverie. Sans doute le sens, que M. Vincent attribue à ces deux mots n’est guère exact. Il voit, lui, une alliance, une sorte de conspiration occulte, une ligue des vieux dogmes contre la vérité nouvelle. Il entend deux symboles effroyables qui figurent deux dogmes, et il veut que ces deux dogmes suivent deux lignes droites sécantes, se rencontrent en un carrefour pour former la grande avenue de l’ignorance et du fanatisme. Mais si l’on s’y arrête, ne rejoignons-nous pas ici l’ense et cruce de l’Église ?

D’abord Maurice sent confusément qu’il y a une raison à cette alliance et que la raison de son père est la vraie. Ense et cruce !… Ce sont bien là, il est vrai, les figures de deux dogmes, et les images de deux systèmes. Métaphysiques