Aller au contenu

Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/207

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

VII

Vers ce temps-là, il se tint chez Timothée Nangès des propos qui montrent assez bien l’étape que d’un seul bond, d’une seule poussée, d’un seul mouvement avait franchie Maurice Vincent. C’est en décrivant les états d’âme de quelques officiers que nous pourrons jalonner notre terrain et nous rendre compte des opérations complexes que le soldat Vincent avait effectuées spontanément, par un jeu naturel, et en quelque sorte sans y prendre garde.

C’est ce qui nous pousse à rapporter très exactement ce qui fut dit ce soir-là chez Nangès et qui nous semble plus important pour notre objet que les discussions où s’usait, sans profit apparent, l’affection réciproque de M. Vincent le père et de son fils. On verra par la suite que le jeune homme qui, une fois dans sa vie, avait su simplement s’écouter et suivre la parole de son cœur, était allé plus loin dans la connaissance des destinées de son pays que