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Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/234

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— Voilà où mènent en France les luttes, contre l’Église. Avez-vous remarqué ces gamines qui viennent de recevoir le sacrement eucharistique ? Je crois n’en avoir jamais tant vu que depuis les « malheurs » de l’Église, et à vous dire vrai, je crois que cette Église s’est fortifiée des malheurs mêmes dont elle gémit. Mais ce n’est pas tant la perpétuité du catholicisme qui est admirable ici, que la perpétuité de toute une race qui entend conserver ses coutumes et ses nobles traditions. À quoi servent, mon cher ami, la politique et les politiques, les combinaisons de cabinet, les comités électoraux et les collèges électoraux, les groupements, les bureaux, les partis, les commissions ? Voyez ces soldats qui passent. Ils saluent allègrement, avec une parfaite correction, quelque chose de militaire, de plus militaire qu’avant, il y a quelques années. Ils ont de l’aisance, des allures dégagées de vieux soldats. Ils ont, comme vous dites, l’aisance des coudes. J’ai l’impression nette que le pays se dégage d’une crise.

Nangès, qui songeait à son jeune disciple Maurice Vincent, ne put s’empêcher de lui reparler du fils de l’instituteur qui avait pris le