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Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/233

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— Accompagnez-moi, mon cher Timothée. Je marche à pied. Paris est charmant en ce moment.

Ils descendirent du Trocadéro vers la Seine, longèrent le quai Debilly et ses manutentions militaires. Vers la place des Invalides, les promeneurs étaient plus nombreux. Ils passèrent le pont Alexandre III et se trouvèrent en pleine fête. Il y avait beaucoup de monde, naturellement beaucoup de soldats ; comme l’on dit, du « peuple de Paris ». Et c’était merveille, sur le fond sévère du vieil hôtel, que cette foule qui circulait, d’une circulation aisée, en droite ligne, d’un mouvement uni et fraternel.

Il y avait aussi des premières communiantes. Servat et son compagnon en avaient aperçu un blanc troupeau qui fuyait les chevaux de bois et les balançoires foraines, et se dirigeait, effarouché, vers l’avenue des Champs-Élysées. Il y avait aussi des prêtres. Comme dans toutes les fêtes de Paris, il y avait des ouvriers, de petits bourgeois et de grands, des militaires. Mais il y avait aussi, dans les parages plus calmes du grand Palais, des curés. Servat, un moment silencieux, eut un sourire et dit à son ami :