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Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/254

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— Bon. Maintenant, tu es au tour de départ et il faut d’ailleurs que tu fasses ton séjour colonial. On demande justement un maréchal des logis pour la Mauritanie où je vais partir moi-même, et le colonel de Lartigue a pensé à toi. Je pars dans quelques jours. Mais nous nous reverrons là-bas. Au revoir, Vincent ! Tu peux rompre…

Et tout en parlant il serrait la main du jeune homme qui pensait défaillir de plaisir.

Dehors, il vit des hommes de sa batterie, les habitants paisibles du petit bourg, et sur le pas de sa porte, le boucher… Mais sa tête tournait un peu. Il ne voyait plus rien et n’entendait plus rien. Il ne put que courir à son cantonnement. Il vivait la plus belle heure de sa vie.