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Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/290

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L’homme lui-même est forcé d’errer, poussant sa tente devant lui, comme le dernier habitant d’une planète qui s’éteint…


« De beaux jeunes hommes… Des réveils purs… Je sens l’audace joyeuse de ma jeunesse…


Une station à Niémelane. C’est là que furent tués, en 1906, deux lieutenants français, Andrieux et de Franssu, avec tous leurs sous-officiers. Nous avons élevé une petite stèle de pierres à l’endroit du combat. C’est une bouée de sauvetage que cette stèle. Moins tragique, elle est aussi touchante que celle de Noisseville. Dans ce pays, un soldat est encore chez lui. Aux quatre coins des steppes maures, on pourrait retrouver quelques gouttes de sang français. Quel butin plus précieux de nos lointaines randonnées ? C’est la terre des soldats celle où les armes sont encore vénérées. Il n’est pas indifférent qu’un peu de gloire guerrière y ait fleuri.


« En arrivant à Tijikja, ma première visite