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Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/338

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vait, et il se prouvait ainsi qu’il savait encore s’émouvoir. Et puis, cette douleur qu’il contemplait l’amollissait, l’adoucissait. C’était un grand repos, une belle caresse d’amour.

Comme il allait partir, elle défaillit. Le reproche n’éclata pas. Il resta en suspens, tout gonflé, lourd… lourd…

— Ah ! capitaine…

Mais le regard navré de Nangès et ses propres larmes l’arrêtèrent. Elle ne put achever…

Quelques jours après, Nangès s’embarquait pour l’Extrême-Orient. Tandis qu’une fois encore, il voyait fuir les rivages bien-aimés de la patrie, il pensait à son ami d’Afrique, aux jeunes amants…

— Pauvre petite, se disait-il, si elle savait ! Elle ne l’a pas aimé autant que moi !

Mauritanie, 1910-1912.
FIN