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Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/99

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qui la composent, la force n’a pas de grandes chances d’avoir toujours le droit pour elle ?

Naturellement, Vincent ne comprenait pas. L’armée coloniale lui était un objet d’épouvante.

— Vos soldats, disait-il, mais quand ils viennent en manœuvre dans un pays, toutes les portes se ferment avec effroi. Les bonnes femmes se mettent en prière et se signent à leur passage.

Ce qui marquait l’esprit de Sébastien, c’était alors une grande simplicité. Quelques années après, cet homme devenait, avec plus de conscience, le docile instrument des politiciens, des politiciens de gouvernement et, très vite, des politiciens d’au delà du gouvernement. Qu’il fondât son enseignement sur la « Déclaration des droits de l’homme », affichée sur toutes les parois de la maison d’école, ou sur l’un de ces catéchismes laïques qui tentent de substituer un dogme à un dogme, c’était indifférent : le mal était fait et l’erreur admise ; d’un éducateur désintéressé, Sébastien était devenu un furieux représentant des partis.

Voilà les mains d’où était sorti ce jeune engagé volontaire pour cinq ans que Nangès