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Page:Répertoire national ou Recueil de littérature canadienne, compilé par J Huston, vol 1, 1848.djvu/12

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LE RÉPERTOIRE NATIONAL

1778.

LA VIE.


De la vie à la mort et du néant à l’être,
   Que l’étendue est immense à mes yeux.
   Oh ! si l’homme avant que de naître,
   Avait le pouvoir de connaître
La chaîne de douleurs qui l’attend en ces lieux,
Dans la nuit du cahos, mille fois plus heureux,
   Loin d’oser fournir sa carrière,
Pour se mettre à l’abri du sort le plus affreux
   Avec horreur il fuirait la lumière.
Eh ! qu’est-il en effet sur ces bords rigoureux
   Qui puisse exciter notre envie ?
Exister un moment, est-ce bien une vie ?
Une vie ?… Non, non, un supplice onéreux.

Foucher, fils, séminariste.



1778.

ZELIM. (histoire.)[1]

Divine Sagesse ! tes influences, plus salutaires à mon âme que la rosée du matin à la fleur languissante, font revivre dans mon cœur le sentiment de la félicité, que le souffle empoisonné de l’illusion faisait évanouir. Je m’égarais sans retour sur les bords de l’abîme, et mon esprit troublé ne formait plus que des idées chimériques, quand tu me présentas l’exemple frappant de Zelim. Écoute, mon fils ! écoute la fidèle histoire de cet infortuné : Lorsque les chaînes du temps s’appesantiront sur tes membres, et que tes cheveux prendront la blancheur des cygnes qui folâtrent sur les bords des vastes étangs, tu rassembleras

  1. L’auteur de cette « histoire », ayant été accusé par les critiques du temps de l’avoir copiée dans quelque ouvrage européen, il les mit au défit de prouver leur accusation, et aucun ne put le faire. Nous sommes en conséquence porté à croire qu’elle est due à une plume canadienne.